La chasse à la Pinsonnais au XIXe siècle.

Au XIXe, les terres de la Pinsonnais étaient beaucoup plus étendues qu’aujourd’hui, et la famille de la Pinsonnais pouvait aller de la route de Marsac (la Haye-Poil-de-Grue) à la route d’Abbaretz (le Patis-Jourdeau) sans sortir de chez eux, en passant par l’actuelle gare, la gendarmerie, l’hôpital (maison de retraite), les stades et salles de sports de la route de Nort, qui étaient tous en prés. Avec la Pinsonnais, le Pré-Failli, Moque-Souris, et plus à l’ouest, vers Vay, l’Aumonerie (maintenant Houmonerie), cela formait un bel ensemble où mes ancêtres pouvaient s’adonner à l’une des occupations favorites des propriétaires à l’époque : la chasse.

Mes ancêtres n’étaient aps de grand chasseurs, mais il semble que la réputation cynégétique de la Pinsonnais dépassait les environs de Nozay, puisque la tradition familiale rapporte que le comte de Chambord en personne serait venu y chasser : ce serait en souvenir de sa venue qu’aurait été érigée la cheminée en tuffeau de l’aile ouest de la Pinsonnais, à l’image de celles du château de Chambord. Pour ma part, je doute que l’héritier du trône de France soit venu un jour à la Pinsonnais et je trouve que la susdite cheminée n’a vraiment rien de commun avec celles du grand château Renaissance. Mais ne dit-on pas que les légendes (pardon) traditions familiales ont toujours un fond de vérité ?

A l’époque, mes ancêtres menaient grand train : de 1836 à 1906, il y a toujours entre 6 et 7 domestiques à la Pinsonnais, ainsi qu’en témoignent les recensements de l’époque (même si quelques-uns devaient travailler bien plus souvent à la ferme qu’au château). L’un deux devait avoir dans ses attributions la surveillance de ce domaine, ainsi qu’en témoigne l’un des rares souvenirs de cette époque qui nous soit resté, une plaque de ceinture gravée \ »Garde-chasse particulier de M. de la Pinsonnais\ ».

Permis de chasse

En plus de la plaque de ceinture, il reste de cette époque un vieux fusil rouillé et quelques papiers, les permis de chasse que nous vous présentons ci-dessous. Ils appartiennent à Edmond I de la Pinsonnais et à Jean Gouret, recensé de 1836 à 1851 comme domestique à la Pinsonnais et en 1856 comme jardinier.

On constatera que malgré les changements de régime, la forme n’a que peu changée : la République remplace le roi, puis l’Empire remplace la République. Les premiers permis sont déchirés sur le côté gauche, au milieu de l’expression \ »Permis de Chasse\ » inscrite verticalement : c’est une application de la très ancienne pratique de la chirographie, qui permettait à moindre frais d’authentifier un document : il était rédigé en double exemplaire sur la même feuille, déchirée en son milieu. Le titulaire en conservait une partie, l’administration l’autre. On faisait coïncider la déchirure des deux exemplaires pour constater qu’il ne s’agissait pas d’un faux.


(Archives de la Pinsonnais – A3.1004)


(Archives de la Pinsonnais – A3.1002)


(Archives de la Pinsonnais – A3.1001)


(Archives de la Pinsonnais – A3.1005)

(Archives de la Pinsonnais – A3.1005)

Généalogie :

François Marie Vincent Hochedé de la Pinsonnais
X Antoinette Duchesne de Chédouët
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Edmond H. de la Pinsonnais
X Louise Jarret de la Mairie
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Joseph-Edmond H. de la Pinsonnais
X Louise de Villoutreys de Brignac
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Jean H. de la Pinsonnais
X Elisabeth de Brébisson
Mes grands-parents

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2 thoughts on “La chasse à la Pinsonnais au XIXe siècle.

  1. Effectivement, on rencontre aussi "Homonerie", qui serait plus correct que ce qui est actuellement au cadastre ou sur les cartes, "Hammonerie". Cette orthographe récente est trompeuse car elle fait penser au patronyme "Hamon", qui n’a pas de lien avec ce lieu. Anciennement, il s’apellait bien "Aumonerie", et c’est à partir du XIXe ou début XXe qu’on trouve dans les actes "Houmonerie" ou "Homonerie"…

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