Ma famille a un lien particulier avec les Poullart, puisque l’acte le plus ancien concernant les Hochedé que je connaisse à ce jour est l’acte de mariage en 1691 de Jacques Hochedé, sieur de Bellair, et Claude Davy, dame du Brossais et héritière de la Pinsonnais. Je ne connais rien des Hochedé avant ce mariage. Mais parmi les témoins de celui-ci, figurent Jeanne Le Meneust, femme de François-Claude Poullart, sieur des Place, juge-garde de la Monnaie à Rennes, oncle de l’époux, et leur fils Claude François Poullart. Il avait alors douze ans. Je ne sais pas exactement comment Jacques Hochedé, fils d’Olivier Hochedé et de Renée Le Febvre, était cousin avec le fondateur de la Congrégation du Saint-Esprit, si vous avez une piste, cela m’intéresse.
Voici l’acte de baptême de Claude François Poullart.
Claude François, né du jour d’hier, fils de n. h. Claude François Poullart, advocat en la cour, et demoiselle Janne Mesneust sa compagne, sr et dames des Places, a esté baptisé en cette eglize par n. et d. messire Julien Roussigneul Rr de…. et tenu sur les ss fonds baptismaux par haut et puissant seigneur messire Claude de Marbeuf, chevallier, seigneur de Laillé, du Gué et autres lieux, conseiller du roy en ses conseils et president de son Parlement de Bretagne, parain, et damoiselle Françoise Truillot, dame de Ferret, marainne, lesquels ont signé ce jour vingt et septiesme de feuvrier mil six cent soixante et dix neuf, avec plusieurs autres personnes de qualité.
[Signent :] C de Marbeuf, Françoise Truillot, C de Marbeuf sr L’houuenin, Marie Le Gouverneur, François Gouyon de Beaucorps, Gillette Leszot, Ferret, Roussigneul R d. S. G.
Source : Archives Municipales de Rennes, GGStPS2, registres paroissiaux de Saint-Pierre en Saint-Georges, 1679 (archives en ligne, vue 256).
François Claude Poullart, le père, originaire de Moncontour, était le descendant des Poullart, famille qui eut une période faste durant la guerre de Succession et le règne de Jean IV au XIVe siècle, où ils s’illustrèrent au Combat des Trente et avec un évêque de Rennes et Saint-Malo. La famille avait perdu sa splendeur, mais ne désespérait pas de retrouver ses titres. François-Claude n’avait pas été inquiété lors de la réformation de 1669-71, mais en 1677 au moment de son mariage, il fit inscrire sur l’acte de mariage qu’il déclarait ne renoncer ny prendre la qualité d’escuyer, prise par ses ancêtres, jusqu’à avoir recouvert ses titres (Archives départementales d’Ille-et-Vilaine, registres de Servon-sur-Vilaine, 1677).
Son fils Claude François étudia le droit pendant près de deux ans à Nantes, de 1698 à 1700. On peut supposer qu’à l’occasion de ses voyages de Rennes à Nantes, il fit quelques haltes chez son cousin, à la Pinsonnais. Peut-être un jour en trouverons-nous le souvenir…
Pour aller plus loin :
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]]>Un grand logis entre ces portes est inhabité.
La maison de la Seaime en la rue Hux est aussi inhabitée et un grand nombre d’autres qu’il n’a pas esté possible de sçavoir à qui elles apartiennent.
Tout le bas occupée par les pauvres.
Archives Municipales de Rennes, GGStPS2, registres paroissiaux de Saint-Pierre en Saint-Georges, 1678 (archives en ligne, vue 254).
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]]>Raté. En temps ordinaire, les commissaires de la Chambre rendent la justice, ils ne sont pas dupes et savent s’y prendre pour dissuader les faussaires. Voici le jugement rendu par eux contre François et Yves Roberd.
du 20 décembre 1670
François Roberd, sieur de la Basse Tourche, et Yves Roberd, Contuilledagne, frères, maitre Claude Le Roy, alloué de la juridiction du Plessix-Balisson, Gilles Briand greffier d’icelle, maitre Nicolas Gigou, seneschal de la juridiction de Saint Jagu, et maitre Julien Hervé, greffier de laditte juridiction, deffendeurs.
Sur la veu du proces criminel extraordinairement faict contre eux et production du procureur general avec ses conclusions, à ce qu’ils eussent esté pandus et estranglés et leurs biens confisqués, et les autres conclusions vers lesdits Le Roy, Gigou, Briand et Hervé soient adjugées, mais les conclusions contre ces derniers ne sont pas exprimées.
La Chambre, faisant diffinitivement droict, a declaré lesdits François et Yves Roberd deuement attaints et convaincus d’avoir faict et fabriqué les deux extraits du baptesme des paroisses de Nostre Dame de Landouert et de Saint Lunaire de Pontual des 2e juin 1465 et 18e novembre 1587 et falsifié le papier des baptesmes de ladite paroisse de Saint Lunaire, ayant effacé au haut du 8e feillet verso dud. papier, un extraict de baptesme, pour y escrire celuy de André Roberd fils de Jan et de Jullienne de Launay dudit jour 18e novembre 1587, ordonne que lesdits extraicts seront biffés et lacerés, et celuy escrit sur lesdits papier rayé en l’audience de ladite Chambre, et pour reparation publique les a condamnés d’estre pris par l’executeur criminel en la Conciergerie de la Cour, nuds en chemise, la corde au col, tenants en leur mains chascun une torche de cire ardante du poids de trois livres, conduits à ladite audiance, pour y faire amande honorable, demander pardon à Dieu, au Roy, et à la justice, confesser hautement avoir fabriqué, falsifié, et altéré lesdits extraicts et papiers de baptesme, condamnés de servir le Roy en ses galeres comme forçats pendant le temps de cinq ans, et au cas qu’ils seroient trouvés hors icelles, jusques à avoir servi ledit temps, d’estre pandus et estranglés jusqu’à extermination de vie sans autre forme de proces, les condamne outre solidairement en 300 livres d’amande au Roy, et pareille somme d’aumosne ;
Et au regard des autres accusés pour les cas mentionnés au proces, a declaré ledit Le Roy incapable de faire à l’advenir aucune fonction de justice, luy fait deffanses d’en faire exercice à peine de nullité et de faux et autres peines y echeant, l’a condamné en 150 livres d’amande au Roy et en pareille somme d’Aumosne ; ledit Bruand (ou Briand) en pareille somme d’amande et d’aumone, et lesdidts Gigon et Hervé solidairement en cent livres d’amande et cent livres d’aumone, toutes lesdites aumosnes applicables, sçavoir sur celles dues par lesdits Roberd, 50 livres à chascun des hospitaux de Saint Yves et de la Santé, couvent des Capucins et religieuses de Sainte Catherine, 30 livres à chascun de ceux des Jacobins et Augustins de Rennes, et 40 livres à l’hospital de Saint Méen pres Joué, sur celle deue par ledit Le Roy 100 livres aux filles penitantes et 50 livres aux religieuses hospitalieres, sur celle deue par ledit Bruaud (ou Briand) 100 livres aux peres Jésuites et 50 livres aux Minimes, et sur celle deue par lesdits Gigeou et Hesrvé 40 livres au nommé Litolphil, et 30 livres à chascun des couvents des Cordeliers et Carmes de Rennes, fait deffancses auxdits accusés de retomber en pareille faute à peine de la vie, et les à condamnés solidairement aux frais de procédures.
Et au revers dudit arret est escrit et chiffré de la main de monsieur le premier president, Retentum que ledit Le Roy aura trois moys pour se deffaire de sa charge.
Source : Bibliothèque Municipale de Rennes, Ms516, Troisième registre… p.385-386.
Les frères Roberd furent aussi condamnés le mois suivant à 400 livres d’amende chacun, comme usurpateurs de noblesse. Leurs preuves étaient réellement insuffisantes, mais on ne peut pas dire que la production de ces faux devant la Chambre les ait vraiment aidés…
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]]>Ce fut l’occasion de constater qu’en fin d’année, le vicaire Guyard consigne, à partir de 1745, quelques faits qui lui semblent marquants :
1745 (Le prétendant est Charles Edouard Stuart.)
Le jour de la St Jan il faisoit une pluye fort froide et à se chauffer, et l’été fut fort pluvieux. La riviere [la Sèvre] a été grande presque toutte l’année et le pont de Gaubert e été mis cinq à six fois et toujours emporté. Il y a eu peu de vin mais très vert. Les vendanges ont duré jusqu’à la St Martin d’après la Toussaint.
Cette année le pretendant passa en Ecosse dans un petit navire nommé le du Tily appartenant à Monsieur Ouelch [Welsh] negociant à la Fosse de Nantes ou il etoit luy même. Ce navire etoit escorté par le Sabeth vaisseau du roy commandé par Mr Duaud qui fut tué en combattant contre un navire anglois de roy pendant que le du Tily fit route en Ecosse.
Le Jubilé pour la paix et la conservation du roy qui etoit a la tête de son armée en Flandre commence le 3e dimanche de l’avent 12e decembre et finit le dimanche 26 suivant.
Les troncs de l’eglise ont produit 124#.
Le 4 avril fut inhumé à St Pierre Monseigneur l’Evesque de Nantes Louis Turpin Crissé de Sansay et luy a succedé Monseigneur Pierre Mauclerc de la Muzanchere, douyen de Luçon.
1746
Le sanctuaire a été fait de neuf cette année et les fonds ont été changés de place, et boisés.
Cette année nous a donné peu de vin par une incivile gelée qui vint à contretems, et sans elle on en eut eu beaucoup plus. Cependant le peu etoit bon.
Le pretendant est revenu d’Ecosse cette année dans un corsaire de St Malo.
1747 : rien (peut-être simplement non numérisé).
1748 (en début de registre, quelques lettres de l’évêque informent d’une mission cette année en Monnières)
Cette année il est tombé plusieurs jours de la neige mais peu à la fois.
Le 24 aoust une grosse grêle par un tourbillon d’un vent furieux fut emportée par dessis la paroisse de Monieres sans y faire de mal, elle ravageat plusieurs paroisses au dela.
L’onze juillet monsieur Chauvelin abbé de St jouïn vint a la cure de Moniere, il pontifia solennellement le dimanche suivant, il y demeura trois semaines.
Monseigneur de Penthievre grand amiral de France et gouverneur de toute la Bretagne, fils de monseigneur le comte de Toulouse arriva à Nantes au mois d’octobre 1746 dans le tens que les anglois firent une descente à Lorient.
Cette année les vignes ont été tres longtemps sans donner esperance de vin et cependant il y en a eu beaucoup et bon.
Monsieur le recteur en a eu 420 de dime sans comter le quantor de … affermé.
Monseigneur Pierre Mauclerc de la Muzanchere evesque de Nantes fut sacré le 9 octobre 1746.
Monseigneur de Fargues est le premier evesque de St Claude.
Anciennement toutte la semaine de Paques etoit fêtée.
Jusqu’au onzieme siecle, ont eû la liberté de dire plusieurs messes chaque jour, le Concile tenu à Mayenne en 1022 determina le nombre à 3 et le pape Alexandre 2 les restreignit à une seule par jour excepté celui de Noël.
Le 4e dimanche de l’avent est nommé à … le dimanche de la rose, parce que le pape y fait la benediction d’une rose d’or qui est destinée à envoyer à quelque souverain.
L’origine des festins de la St Martin vient de ce qu’autrefois la periode de l’Avent commençant le lendemain de cette fete on se regalloit la veille, du même qu’on se regale ordinairement le mardi gras.
Le privilège qu’ont les evesques d’Orleans de delivrer les prisonniers à leur premiere entrée dans Orleans vient de ce qu’Aggrippa gouverneur de cette ville ayant recouvert la vuë par l’intercession de St Agnan evesque d’Orleans, accorda à ce prelat la liberté de tous les prisonniers de cette ville.
1749
Cette année le nom de St Joseph a eté ajouté aux litanies des Sts apres St Jan Batiste par un decret de notre St pere le Pape.
Le 22 feuvrier la paix general fut publiée à Nantes
Le 21 avril Mr Thomas vicaire de Moniere prit pocession de la Cure du Palets par resignation avec 100# de pension.
Le 14 au 15 may les vignes gelerent, ce qui donna un tiers moins de vin que l’an dernier.
1750 (la Gallissonnière, seigneurie des Barrin, était sise en Monnières)
Dans le mois de feuvrier monsieur le marquis de la Gallissonniere fut fait chef d’escadres, il fut nommé par le roi avec le sieur Silhouëtre maitre des requetes de son hotel et chancelier du duc d’Orléans, commissaires de sa Magesté pour regler avec deux commissaires nommés par le roi de la Grande Bretagne touttes les pretentions respectives des deux nations sur les pocessions de l’Amérique et les contestations sur les prises induëment faites de part et d’autre à l’occasion de la guerre.
L’autel de St Michel a été boisé.
Le baton d’argent de la Croix tout neuf a couté 200# donné par Mr le recteur et l’ancien de retour.
Le jour de la miaoust la procession fut arretée par un particulier, monsieur le procureur general ne repondit point à la requête du clergé et de la justice.
Cette année a donné de bon vin mais peu.
1751
Cette année a été faite [deux demies lignes rayées] des calices dans la sacristie.
Cette année a été fort pluvieuse ce qui a occasionné de grandes eaux et peu et tres vert vin.
La nuit du 14 au 15 mars il fist un vent des plus violent, plus de 600 arbres du bois de la Gallissoniere tomberent les uns sur les autres, la charpente de la cure se separa par le faits et se raprochat en dedans. Une clairvoye que mr le recteur avoit placé pour la premiere fois sur le mur du p… et de l’aine fut renversée par terre. Le clocher de St Sebastien eut le même sort.
Les rideaux du grand autel pendant la passion sont faits d’un pavillon englois donné par mr le marquis de la Gallissonniere.
Le roi de France a fait publier une declaration de tous les biens partout le royaume pour payer le vingtieme en ostant le dixieme que l’on payoit avant.
Il y en a une autre pour les biens …. mais elle n’a pas encore eû son effet en 1752.
Les enfans de la premiere communion on commencé cette année à diner à la cure.
La procession de St Jacques a eté soufflée en 1748. Nous n’y allons plus pour eviter les de….
Le jubilé universel comença le dimanche veille de Toussaint par une procession à St Michel ou l’on chanta les vespres, et ne finira que le dernier jour d’avril.
Il y avoit quinze jours de …, sçavoir au grand autel, à la Croix Giraud, à la Croix de la mission au bas du bourg et à St Michel, on pouvoit satisfaire par une procession faites aux quatre endroits.
Les petits enfans qui n’avoient pas communié gagnerent le jubilé par la confession et cinq processions au grand autel, à la Croix du bas du bourg, à celle du cimetiere et devant l’autel de la Vierge.
1752 (Rolland Michel Barrin, marquis de la Gallisonnière, fut gouverneur du Canada en 1748)
Qualités de monsieur le marquis de la Galissoniere.
Messire Rolland Michel Barin, chevalier, marquis de la Gallissoniere, commandeur de l’ordre royal et militaire de St Louis, chef d’escadre des armées du roi, associé libre de l’Academie roiale des sciences de Paris, et honoraire de celle de Breste (?), premier commissaire de Sa Majesté pour regler avec ceux du roi de la Grande Bretagne les limites des pocessions des deux nations à l’Amerique.
[Suit une longue lettre pastorale de l’évêque de Nantes que je vous épargne, sur trois pages et demie…]
1753
Cette année l’été a été très sec, il y a eu passablement du vin et bon mais à bon marché.
Les vieux ornements ont été racommodé [deux lignes rayées] et deux chasubles l’une noire et blanche, l’autre rouge.
S’il se soucie tant de la vigne et de son fruit, c’est simplement parce qu’on est en pays viticole, et que le recteur devait avoir quelques parcelles… Il n’y a plus de commentaires après 1753, car la belle signature de Guyard, disparait des registres en mars 1654. On la retrouve alors dans ceux de la petite paroisse de la Trinité de Clisson, où il a été nommé recteur. Il n’y poursuit pas ses notes annuelles.
Lien vers les registres en ligne de Loire-Atlantique : http://www.loire-atlantique.fr/jcms/cg_31196/registres-paroissiaux-et-d-etat-civil
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